Conte taoïste 3 : L'arbre et les clous

Un conte taoïste sur une des principales lois de l’incarnation : la loi du karma

L'arbre et les clous, ou la loi du karma

Il était une fois un disciple qui avait beaucoup de colère et maîtrisait difficilement cette émotion. Plein de bonne volonté, le moine était très attaché à son maître et essayait de respecter au mieux ses instructions.

Désespéré après s’être emporté encore une fois, il alla trouver ce dernier pour le questionner.

– Maître, que puis-je faire, pour ne plus avoir de colère ?

– Il faut que tu sois attentif, et devienne l’observateur de ce qui t’arrive.

– Est ce tout ?

– Vois-tu, cet arbre, là-bas ? Eh bien, à partir de maintenant, à chaque fois que tu te laisseras aller à la colère contre quelqu’un, tu iras y planter un clou.

Le moine fit donc comme son maître lui avait dit.
Ainsi, le moine continua à se mettre en colère, et de nombreuses personnes subissaient les assauts de ses emportements. Plus le temps passait et plus le tronc de l’arbre se couvrait de clous. subissaient les assauts de ses emportements.

Quelques temps plus tard, il retourna voir son maître et lui montra avec désespoir le tronc où il n’y avait même plus la place d’enfoncer le moindre clou.

Le vieux maître lui répondit ne pas désespérer puisqu’il avait été attentif et conscient de sa colère. Il n’avait qu’à poursuivre ses efforts, mais avec une nouvelle instruction.

Désormais, à partir de ce jour, il lui faudrait enlever un clou à chaque fois qu’il ne se mettrait pas en colère.

Le temps passa encore, et le moine continua à pratiquer avec assiduité les consignes qui lui avaient été nommées. Peu à peu, ses efforts portèrent ses fruits et à chaque fois qu’il lui arrivait de ne pas être en colère, très consciencieusement, il se dirigeait vers l’arbre et enlevait un des clous qu’il avait planté.
Un jour tout joyeux, il alla trouver son maître :

– Maître, maître, venez, venez voir l’arbre !

– Que se passe-t-il ?

– Il n’y a plus de clous…

Les deux hommes se dirigèrent tous deux vers l’arbre.

Effectivement il n’y avait plus un seul clou.
Notre moine était plein de joie, cela signifiait qu’il n’avait plus de colère en lui et il tenait absolument à montrer à son maître combien il l’avait écouté ses leçons avec sagesse.

– C’est bien, mais vois-tu tous ces trous ?

– Oui, maître…

En fait, le moine ne comprit pas la question, alors son maître poursuivit :

– Tu as enlevé les clous, mais les trous demeurent là où tu les avais plantés. Ainsi en va-t-il des blessures que tu as infligées aux autres dans tes moments de colère. Toutes tes paroles, tous tes actes demeurent. C’est cela le Karma. Celui que tu tisses jour après jour et celui que tu subis aussi en retour d’actes passés dans d’autre vies.

Depuis ce jour, le moine prit réellement conscience de la loi du Karma, et accepta ce qui lui arrivait comme résultat d’actes passés et devint lui aussi un Maître.